Le coton biologique, une solution durable pour remplacer le coton traditionnel?

Qu’est-ce que le coton biologique ?

Le coton biologique se différencie du coton conventionnel ou traditionnel en proposant une matière naturelle végétale plus respectueuse de l’environnement dans lequel elle est cultivée. Le coton est aujourd’hui la matière la plus produite au monde, mais le coton biologique peine à se faire une place. Chaque année 17 milliards de tonnes de coton conventionnel sont vendues contre seulement 2 millions de tonnes de coton biologique. 

Le coton biologique est cultivé sans pesticides, insecticides, engrais chimiques, OGM et autres produits chimiques pouvant nuire aux écosystèmes environnants. Généralement, les engrais chimiques utilisés lors de la culture conventionnelle sont remplacés par du compost naturel lors de la culture biologique. Sa fibre végétale issue des graines du cotonnier est récoltée, principalement en Chine ou en Inde, pour ensuite être transformée en tissu.

Pourquoi choisir le coton biologique ?

Le coton biologique permet de réduire fortement les conséquences environnementales de la production de textile à base de coton notamment dans la consommation d’eau, de substrats chimiques mais également dans le respect des conditions des travailleurs.

• La production de coton biologique permet de réduire la consommation d’eau nécessaire pour la culture. Les sols de ces cultures biologiques ne sont pas contaminés par des produits chimiques et sont donc plus riches, ils peuvent plus facilement retenir l’eau de pluie. De plus, l’absence de pesticides explique que les agriculteurs n’ont pas besoin de rajouter de l’eau dans les plantations pour diluer les polluants qui appauvrissent les sols et perturbent la biodiversité. On estime qu’entre 8000 et 11000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilogramme de coton conventionnel, soit 2700 litres d’eau pour produire un t-shirt en coton (l’équivalent de 70 douches !). Tandis que la production de coton bio permet d’économiser jusqu’à 91% d’eau car celle-ci demande moins d’irrigation grâce à ses sols plus riches. 
• Cette production permet également de favoriser une consommation plus éthique. La production de coton conventionnel requiert l’utilisation de nombreux produits toxiques nocifs pour la peau et les poumons des producteurs mais aussi des consommateurs dont les vêtements sont en contact direct avec la peau. Chaque année, 20 000 personnes meurent à cause de la culture du coton et les régions de production de coton conventionnel sont exposés au problème des eaux contaminées, à des problèmes sanitaires et à la hausse du nombre de cancers et des cas d’autisme.
• La culture de coton biologique consomme moins de substrats chimiques comme les insecticides, herbicides, pesticides ou engrais chimiques utilisés pour solidifier le cotonnier, une plante assez fragile, qui appauvrissent les sols et perturbent la biodiversité. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé le coton représente 3% des surfaces cultivées mais il consomme 25% des engrais utilisés dans le monde. 16% d’insecticides et 7% de pesticides commercialisés dans le monde sont destinés à la production de coton conventionnel.
• Le coton biologique offre une consommation plus durable grâce à ses fibres mieux préservées grâce à l’absence de traitements chimiques. Les vêtements fabriqués à partir de coton biologique sont donc plus résistants aux lavages.  

Comment reconnaît-on le coton biologique ?

Il existe de nombreux labels pour certifier de la qualité d’un vêtement à partir de coton biologique comme le label GOTS (Global Organic Textile Standard), le label OKEO-TEX ou encore l’Ecolabel Européen Textile.

• Le label GOTS : Probablement le label le plus fiable, il prend en compte les aspects sociaux et écologiques de la production et certifie l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des tissus. Il valide l’intégralité du processus de fabrication, vérifie que les exigences environnementales, sociales et que la qualité du textile sont respectées. Cette labellisation payante assure qu’au moins 95% des fibres biologiques certifiées sont bien contenues dans le produit textile. Enfin, cet écolabel textile ne se réduit pas qu’au coton biologique, il est également utilisé pour certifier la qualité de la laine, le chanvre ou encore la soie.
• Le label OKEO-TEX : Ce système international de contrôle et de certification certifie non pas le coton biologique mais plutôt la non-utilisation de produits chimiques nocifs pour la santé ou l’environnement.
• EU Ecolabel Européen Textile : Ce label inscrit dans la légalisation européenne et géré par la Commission Européenne est un label essentiellement environnemental qui établit un pourcentage minimum de coton biologique présent dans les vêtements. Par exemple, un vêtement en coton pour enfant de moins de trois ans doit contenir au minimum 95% de coton biologique.

Du coton en Europe ?

Aujourd’hui la culture du coton biologique est quasi inexistante en Europe à cause des conditions climatiques peu favorables à sa production mais on observe tout de même l’arrivée du « coton bio France » et du « coton bio Grèce » qui sont encore en phase d’essai mais dont la production pourrait être très intéressante en Europe. 

Le coton biologique, une matière idéale pour les vêtements de sport éco-responsable

Le coton biologique est respirant et absorbant, ce qui le rend idéal pour les vêtements de sport éco-responsables. Il aide à réguler la température corporelle en évacuant la transpiration de la peau, ce qui le rend confortable à porter pendant l'exercice. De plus, le coton biologique ne contient pas de produits chimiques nocifs, ce qui est particulièrement important pour les vêtements de sport en contact direct avec la peau. Le coton biologique assure également une meilleure fin de vie au vêtement de sport, les vêtements en coton biologique sont plus résistants et durables. Enfin, le coton biologique est une matière respirante qui se froisse peu et rend ainsi les vêtements de sport très facile à entretenir.

Les inconvénients du coton biologique

Le coton biologique est une bonne alternative pour réduire les effets du coton conventionnel mais celui-ci reste toutefois exposé à certaines limites, notamment son coût de production élevé, ses problèmes d’importation ou encore sa consommation d’eau qui demeure importante.

• Le coton biologique propose un rendement moins important que le coton traditionnel ce qui explique que ses coûts de production soient plus élevés. Cependant, si le coût de l’impact environnemental et social est pris en compte, alors le coton biologique devient bien moins cher que le coton conventionnel.
• Le coton biologique, tout comme le coton conventionnel, nécessite d’être importé depuis des pays en dehors de l’Union Européenne (malgré les efforts de production en France et en Grèce qui ne permettent pas de satisfaire le marché du textile européen). Pour pallier ce problème, il serait préférable de favoriser les moyens de transports plus verts pour réduire la quantité de CO2 émise lors de l’importation comme le train ou les bateaux à voile. 
• La consommation d’eau pour produire du coton biologique reste élevée, ce qui pousse les entreprises à encourager les consommateurs à se tourner vers des produits de meilleure qualité qui résistent plus longtemps ou vers de nouvelles matières plus éco-responsables comme le Tencel, le Chanvre ou le Lin. Consommons moins mais mieux !

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